Mon Chéri et moi Nous sommes mariés le 11 juillet 2015.
Le projet bébé était présent depuis bien des années puisque cela faisait 9 ans que Nous étions en couple, mais Nous avions cette volonté de d'abord Nous unir et puis, de fonder une famille.
J'ai donc arrêté ma pillule début juillet et Nous sommes partis 3 semaines (magiques!) en voyage de Noces au Japon durant lesquelles, Nos amis avaient déjà baptisé Notre futur mini-Nous de "Madin" (entendre, "Made in Japan" ^^). Mais au retour, force est de constater que ce ne sera pas un Made in Japan mais un Made in Belgium car Chibibi n'est pas encore en route!
Pire, je passe les premiers mois sans récupérer mes cycles... Au début, je ne m'inquiète pas, tout le monde me dit qu'après avoir pris la pillule pendant 10 ans, c'est normal que cela mette du temps à repartir...
Après 3 mois d'attente sans voir venir aucun de mes cycles, je prends quand même rendez-vous chez un gynécologue.
Arrive le mois de janvier 2016 et mon premier rendez-vous.
Je me retrouve face à un médecin déjà âgé qui ne semble pas s'inquiéter de l'absence totale de mes cycles, qui fait les examens de routine, prise de sang pour les hormones mais rien ne semble l'alarmer. Ben oui, je suis jeune vous comprenez, alors on a tout Notre temps! (Retenez bien ça!)
Je ressors de ce rendez-vous lessivée... J'ai l'impression qu'on m'a prise pour une idiote de 15 ans qui ne connait rien à la vie et s'inquiète pour rien... Alors que pour moi, ce n'est PAS rien.
Eh bien oui, réflexion simple: si je ne suis pas règlée, c'est que je n'ai pas ovulé! Et sans ovuler, impossible de tomber enceinte. Mais ça, le Monsieur ne me l'a pas dit...
Chez nous, on ne s'inquiète d'une attente de grossesse qu'après 2 ans. Et il était hors de question d'attendre 2 ans alors que mon corps ne fonctionnait pas correctement et que Nos essais n'en étaient finalement pas!
Je reprends donc rendez-vous plusieurs mois plus tard (oui, j'ai été patiente!) pour le mois de juin chez une AUTRE gynécologue.
Arrive le mois de juin 2016 et mon second rendez-vous.
Je suis face à une dame d'âge moyen qui semble déjà s'inquiéter davantage du fait que cela fasse quasiment 1 an que je n'ai plus été règlée. Elle me refait les tests de base et prise de sang, puis me prescrit un simulateur d'ovulation à prendre 1 mois et qui pourrait aider mon corps à se remettre en marche le mois suivant. Elle me conseille de reprendre rendez-vous dans 2 mois si jamais cela n'a rien déclenché.
Comme mon Chéri avait proposé de faire lui aussi des tests, elle accepte, rassurée puisqu'apparemment, les hommes sont rarement partants pour "remettre leur virilité en cause".
Août 2016: toujours rien!
Malgré le produit prescrit par ma gynéco n°2, rien ne vient le mois suivant. Je reprends donc rendez-vous mais comme elle est en vacances, on m'envoit chez un autre gynécologue début septembre.
Le lundi 5 septembre 2016 ou le cauchemar de Notre vie...
Mercredi, j'ai appelé pour avoir mes résultats de la dernière prise de sang. On ne m'a rien dit et on me demande de venir le lundi suivant pour que le chef de gynécologie m'en parle lui-même, soi-disant qu'ils ne peuvent rien me dire au téléphone. C'est bien la première fois que cela arrive. Je sens que quelque chose ne va pas.
Le lendemain, mon Chéri reçoit un appel de la clinique lui demandant expressément de m'accompagner au rendez-vous le lundi et lui expliquant qu'il lui sera sans doute demandé de refaire les tests mais on ne lui explique pas pourquoi.
Cela fait 2 jours que je ne dors plus. 2 jours que Nous angoissons à la perspective du rendez-vous de lundi. Nous décidons de rappeler la clinique pour leur redemander les résultats et éviter de passer encore 3 nuits sans dormir. Ils nous rappelleront. Ils ne Nous rappellent pas.
Nous passons donc 5 jours à angoisser, à envisager le pire, à parler adoption, à refuser cette perspective, à pleurer et à haïr le monde qui Nous a fait perdre 1 an...
Le lundi arrive. Le verdict tombe.
Chéri et moi Nous rendons ensemble à ce 3è rendez-vous. Le gynécologue que Nous rencontrons est surpris de constater le délais et l'inaction de ses collègues face à ma situation. Pour lui, mes prises de sang auraient dû les alerter dès janvier.
Il met mon dossier à jour, pose plein de questions et me parle enfin de mes résultats en tant que tels: C'est officiel, je n'ai pas ovulé du tout pendant 1 an, donc forcément, ce que je redoutais depuis le 1er rendez-vous se confirme: sans règles, je n'ovule pas. Sans ovulation, je ne peux pas tomber enceinte.
Il Nous annonce donc que cela aurait été impossible de concevoir et que Nous venons de perdre plus d'un an à essayer sans que personne ne s'inquiète et surtout, à espérer... Sa priorité est donc avant toute chose de re-déclencher mes règles. Il me prescrira un stimulateur d'ovulation cette fois et d'autres produits censés m'aider. On se reverra si jamais cela ne déclenche toujours rien de naturel...
Mais ce n'est pas tout.
Le spermogramme de Monsieur mon Chéri n'était pas bon non plus et à tous les niveaux: qualité, vivacité, densité... Nous avons donc là un combo gagnant! ...
Le gynécologue Nous annonce qu'entre Lui et moi, Nous avons moins de 1% de chance de concevoir un bébé naturellement. Nous referons des tests mais a priori, il faut envisager immédiatement la "PMA", la Procréation Médicalement assistée et prendre rendez-vous avec un spécialiste pour connaître les modalités d'une "ICSI" (injection intra-cytoplasmique).
J'ai passé ce rendez-vous à pleurer. Mon Chéri a été fort comme un rock et me sert la main dans le cabinet. Nous Nous prenons dans les bras en sortant.
Septembre et octobre 2016:
Nous rentrons à la maison, laminés. D'abord, Nous sommes en colère contre le reste du monde qui ne s'est pas inquiété et qui n'a rien vu dans mes résultats, les 2 premiers gynécologues et les abrutis qui te serinent depuis 1 an que "C'est psychologique tout ça, arrête d'y penser et ça va venir tout seul...!" ...
Nous sommes ensuite complètement éffondrés devant l'effort physique et psychologique que va exiger cette opération... Et puis, devant l'injustice aussi... De ceux qui n'essayent pas ou n'en veulent pas et qui ont facilement leur enfant, des autres qui ne les méritent pas et tout simplement, de Nous qui n'avons rien fait pour mériter ça...
Il faudra l'annoncer, enfin, l'expliquer à Nos amis et à Notre famille aussi. Expliquer pourquoi on n'a pas envie de sourire, pourquoi on n'a pas envie d'entendre un énième "alors, toujours rien?" ou une autre blague sur les bébés.
Nous avons pris rendez-vous quelques jours plus tard avec une spécialiste qui Nous recommande un hopital spécialisé dans cette opération de PMA. Le rendez-vous à la clinique est fixé au 19 décembre... Quasiment 4 mois à attendre...
La vie Nous rattrape, mon Chéri est le pillier de mes journées. Il est fort, optimiste sans être utopique, il me soutient alors que je m'enfonce. Le boulot reprend, je me noie dans la masse de travail, j'essaye de ne pas penser à mon anniversaire qui approche, au bilan que je fais chaque année et qui va me démolir quand j'y serai... et aux 2 kilos que j'ai pris en deux mois. Je profite aussi du fait de ne pas être encore enceinte pour manger tout ce que je ne pourrai plus après car je sais ne pas être immunisée à la toxoplasmose... Voyons le bon côté des choses... S'il y en a un!
Je prends néanmoins mon traitement, et un soir, fin septembre, au cinéma, mes premières règles apparaissent! J'ai juste envie de pleurer! Bon, ça ne change pas grand chose, cela pourrait encore être une simulation, il faut voir si elles reviendront le mois prochain, mais quelque chose a enfin bougé!
Sur recommandation médicale, Chéri a arrêté les cannettes énergétiques qu'il buvait en litres tous les jours, on ne sait jamais.
On essaye d'avancer...
On repense au Japon, on se plonge dans le boulot et les cours, je fête mon anniversaire avec des amis adorables, ...